Terre de fouilles à la Trémelière

Découvertes archéologiques au Rheu : nécropole gallo-romaine et habitat du haut Moyen Âge
Depuis le mois d’avril et jusqu’au mois d’août, une équipe de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) mène une fouille sur le secteur nord-ouest de la ZAC de la Trémelière au Rheu. Prescrite par les services de l’État (Drac Bretagne), l’opération couvre une surface de 3 hectares. Elle a livré de nombreux vestiges datant du haut Moyen Âge ainsi qu’une petite nécropole gallo-romaine. En particulier, les archéologues ont mis en évidence un habitat datant de la fin de l’époque mérovingienne et perdurant à l’époque carolingienne – entre le VIIe et le IXe siècle.

La fouille a principalement mis en évidence une occupation datant de la période du haut Moyen Âge. Elle s’organise selon une trame bien structurée de fossés matérialisant des parcelles quadrangulaires. En majorité, ces parcelles abritent des maisons et des dépendances liées aux activités spécifiques (artisanales et agricoles). On dénombre pour le moment pas moins d’une trentaine de constructions, majoritairement édifiées sur poteaux.

Fait marquant du site, les parcelles s’organisent autour d’un axe de circulation d’orientation nord-ouest/sud-est. Le chemin structure clairement l’occupation du haut Moyen Âge et apparait comme la colonne vertébrale à partir de laquelle viennent se greffer les parcelles. Sondé dans la partie haute du terrain, l’axe de circulation est un chemin creux d’une profondeur d’environ 50 cm et d’une largeur d’environ 8 m. Un autre axe de circulation est-ouest est également suspecté. L’étude de ce chemin permettra de le situer dans le territoire et d’appréhender les évolutions et les continuités du paysage.

Sur certaines parcelles, des structures de combustion ont été observées, témoignant de la présence de zones d’activités de chauffe (fours culinaires, structures de séchages des céréales, …). Un fragment de meule en granite a été découvert ainsi que plusieurs silos, signalant une activité de stockage des céréales. A ce stade de la fouille, seuls quelques tessons de céramique ont également été mis au jour, permettant toutefois de placer l’occupation dans une fourchette chronologique du VIIe siècle au milieu du IXe siècle. A la lecture de l’organisation spatiale du site, l’ensemble de ces vestiges pourrait s’apparenter, à ce stade de l’étude, à un habitat groupé de type hameau, composé de plusieurs unités agricoles, regroupées le long d’un ou deux chemins.

Trois groupements de fosses à crémation, de l’époque gallo-romaine, ont été identifiés. A l’issue de la fouille de cette petite nécropole d’une dizaine de tombes, trois d’entre elles renfermaient un vase cinéraire en céramique et deux autres un récipient en verre (un vase globulaire intact et une bouteille écrasée mais complète). La présence de ces tombes signale l’existence d’une occupation antique à proximité, peut-être celle découverte en prospection dans les années 1980 et figurant sur la carte archéologique du SRA, à environ 250 m au nord-est. Le chemin creux du haut Moyen Âge nord-ouest/sud-est ainsi que celui supposé orienté est-ouest pourraient aussi avoir été les vecteurs de l’implantation de la nécropole. Ces chemins pourraient alors être antiques, la fouille permettra peut-être de le dire.

En outre, non loin de la nécropole antique, une unique inhumation a été découverte. Elle contenait les restes très lacunaires de deux corps. L’analyse des restes osseux permettra de la dater.
Une fréquentation de ce secteur dès le Néolithique, matérialisée par quelques objets lithiques, des outils en silex et deux bracelets de schiste, ont été recueillis sans liens, pour le moment, avec des vestiges (fosses, bâtiments…). Des décapages ciblés dans la zone de fouille seront entrepris afin de détecter des traces d’occupation qui, pour cette période, peuvent être très ténues et difficiles à distinguer dans le sol géologique.

L’Institut national de recherches archéologiques préventives est un établissement public placé sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche. Il assure la détection et l’étude du patrimoine archéologique en amont des travaux d’aménagement du territoire et réalise chaque année quelque 1800 diagnostics archéologiques et plus de 200 fouilles pour le compte des aménageurs privés et publics, en France métropolitaine et outre-mer. Ses missions s’étendent à l’analyse et à l’interprétation scientifique des données de fouille ainsi qu’à la diffusion de la connaissance archéologique. Ses 2 200 agents, répartis dans 8 directions régionales et interrégionales, 42 centres de recherche et un siège à Paris, en font le plus grand opérateur de recherche archéologique européen. Pour en savoir plus sur l’institut et ses missions, consultez le document en cliquant ici.

Comment détermine-t-on l’âge d’un objet en terre retrouvé sur un terrain de fouilles? A sa forme! Et cette discipline s’appelle la céramologie.

La céramologie, c’est-à-dire l’étude systématique des objets de terre cuite, embrasse toutes les périodes chronologiques, depuis le Néolithique (de 6 000 à 2 000 ans avant notre ère en Europe) jusqu’au XXIe siècle.
Du fait de leur abondance et de leur bonne conservation, les tessons sont des documents indispensables pour dater les niveaux archéologiques dont ils sont issus. Ils sont aussi les témoins de nombreuses activités humaines dont ils permettent la compréhension, en parallèle avec d’autres méthodes d’investigation. Pour en apprendre encore plus, consultez le document Les sciences de l’archéologie

Aménageur : Territoires
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie (Drac Bretagne)
Recherche archéologique : Inrap
Directeur adjoint scientifique et technique : Michel Baillieu, Inrap
Responsable scientifique : Yoann Escats, Inrap

Localisation du projet

35 Rue Françoise Héritier, 35650 Le Rheu, France

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