Il s’en suivit, jusqu’au Xème siècle, une longue période d’insécurité, propice à l’instauration d’un système féodal donnant naissance aux seigneuries d’Apigné, de Méjussaume, de la Motte aux Vicomte, de la Freslonnière et à l’établissement de nombreux manoirs aux alentours de Le Rheu. Lors de la révolution française, en 1789, Le Rheu et Moigné appliquèrent la réforme administrative votée par l’Assemblée Constituante et en 1790, les maires des deux communes furent élus au suffrage universel masculin. Dans les temps troublés de la chouannerie, le second maire de Le Rheu, Dorvo, fut exécuté dans le bois de la Motte. Ce n’est qu’à partir du XIXème siècle que les deux communes connurent une histoire plus paisible, dans laquelle l’influence de la noblesse resta grande. Les maires successifs en étaient issus, les Freslons (de 1876 à 1935) et Boisbaudry (de 1935 à 1953).
Gaston Bardet : l’empreinte d’un urbaniste
À l’aube des années 1950, Le Rheu était un village de 900 habitants, composé d’une église avec quelques maisons agglomérées. À cette période, l’installation de l’usine automobile Citroën sur le site de la Janais a occasionné une transformation accélérée de la ville de Rennes et du bassin rennais.
En 1955, l’urbanisation est amorcée avec un premier lotissement aménagé en bordure de l’ancienne route de Lorient, aux Landes d’Apigné. La construction de ces logements individuels a répondu à l’afflux de population et ont été occupés principalement par des ouvriers de Citroën. Isolé du bourg, chaque lotissement compte une centaine de maisons. En 1957, Gaston Bardet, convié par le maire Jean Châtel, a appliqué ses méthodes à la ville de Le Rheu afin d’organiser son développement. Selon lui, la qualité d’une ville « dépendra du soin apporté à la formation d’une véritable âme urbaine ». Croyant à l’importance du « mariage de la ville avec la verdure », il a apporté un soin extrême aux espaces extérieurs et au paysage, en préservant la trame bocagère existante. Pendant une dizaine d’années, Gaston Bardet a mené à Le Rheu une expérience originale qui a marqué durablement la commune.
En 1965, les communes de Moigné et du Rheu se sont unies pour former une seule et même commune.
Le patrimoine en quelques chiffres
Patrimoine religieux
7 croix de chemin, 1 croix monumentale, 1 croix de cimetière, 2 églises paroissiales.
Patrimoine agricole
94 fermes, 12 fours à pain, 10 puits.
Châteaux et manoirs
7 manoirs, 4 châteaux
Patrimoine industriel et génie civil
4 ponts, 1 pont-barrage, 1 briqueterie, 1 moulin.