Le Lindon retrouve son lit

Le long du quartier de la Trémelière, le Lindon passerait presque inaperçu au milieu de la végétation. Pourtant, il présente un intérêt écologique et environnemental dont la Ville se saisit. Depuis 2023, des experts travaillent à lui rendre son lit originel et ainsi dessiner le futur de ce cours d’eau discret.

Le Lindon retrouve son cours et sa biodiversité
Cet été, un projet d’ampleur verra le jour : redonner au cours d’eau du Lindon son tracé, son gabarit, sa sinuosité et sa connexion aux zones humides. L’eau est un bien commun indispensable à la vie des êtres humains, des écosystèmes et de la biodiversité…
« L’enjeu du projet est intimement lié à la biodiversité car on constate qu’ici la qualité des milieux naturels est dégradée. Cette renaturation impulsera une dynamique naturelle de diversification des habitats et des espèces. Dans un contexte où de plus en plus d’espèces sont en danger d’extinction, c’est indispensable », explique Camille May, cogérante de Biosferenn, le bureau d’études en environnement chargé du suivi de reméandrage.

Le projet permettra de végétaliser ses nouvelles berges avec des espèces adaptées au milieu, restituant des formes d’habitat propices à la biodiversité du site, mais aussi d’intégrer harmonieusement des espaces d’infiltration, de mettre en valeur le chemin de l’eau : celui de la pluie et celui du ruisseau. « De nombreux enjeux se croisent : protection et amélioration de la biodiversité, mais également amélioration de la qua-lité de l’eau, régulation des eaux de pluie, diversification des paysages », poursuit Vincent Laizé, conseiller municipal délégué à la biodiversité.

« Nous protégeons et développons la biodiversité. Nous continuons de faire vivre et d’incarner la cité-jardin en redonnant à la nature la place qui lui revient. » Chantal Pétard-Voisin, maire.

De remarquables habitants et de précieux milieux
Zones humides, haies, prairies, arbres ou arbustes, herbes hautes ou plantes aquatiques, chacun a des besoins différents pour vivre, se nourrir, se reproduire, se reposer, ou encore éviter les prédateurs… La faune a besoin d’un habitat adapté et favorable pour se déployer à plus grande échelle. Et nous pouvons l’ai-der ! Dans un rapport de collaboration et non plus de hiérarchie, pour un futur cadre de vie harmonieux.

Des voisins méconnus
Connaissez-vous vos voisins ? Ce sont des insectes, des oiseaux, des amphibiens, des végétaux… la faune et la flore règnent dans ces précieux milieux.

Côté faune

  • Ce voisin si joli : l’agrion de mercure est une demoiselle qui se plaît dans les petits ruisseaux aux eaux claires et bien oxygénées avec les végétations immergées.
  • Ce voisin très discret : le grand capricorne (dans le chêne sénescent) est une espèce de coléoptère protégée au niveau européen ; sa larve se développe dans les vieux chênes.
  • Ce voisin qui chante bien : le tarier pâtre est un petit oiseau qui se nourrit d’insectes : le mâle a la tête noire, un collier blanc et la poitrine rousse.
  • Ce voisin qui change de couleur selon son environnement et son humeur : la rainette est une petite grenouille d’un vert vif, dont les doigts et les orteils sont terminés par des disques adhésifs, ce qui lui permet de grimper aux arbres.
  • Cet habitant qui prend trop de place : le ragondin vient de Louisiane et a pris la place d’autres espèces…Classé comme nuisible, il n’a pas de prédateur. Bien installé dans le Lindon, il détruit le milieu, la chimie de l’eau et la biodiversité.

 

Côté flore

  • Le chêne, cet arbre remarquable : un chêne sénescent (vieux de plus de 500 ans) peut abriter des milliers d’animaux et de plantes. Il est une ville à lui tout seul. Le chêne inspire l’indépendance, mais il n’en demeure pas moins en relation avec des nombreuses autres espèces. Deux beaux grands chênes, isolés, font partie du paysage du cours d’eau du Lindon.
  • Je suis long et fin : le roseau massette ou roseau des étangs est caractérisé par ses longues feuilles rubanées et ses épis floraux bruns. C’est une aire de nidification importante pour les oiseaux aquatiques et elle offre des poches protégées dans lesquelles les salamandres, les grenouilles et les poissons choisissent de pondre leurs œufs.

Dans quelques années, un nouveau paysage
Le site sera un bocage nouveau, champêtre et humide, avec un usage doux du paysage. Ce ne sera pas un parc mais un retour vers un état naturel, avec davantage de fonctions écologiques. « On redécouvrira un cours d’eau reméandré, peu profond. Et on y “descendra” tranquillement, on s’y promènera, on s’y posera, on y rêvera, on y observera la biodiversité ou on échangera sur ses voisins remarquables. Tout en leur laissant des espaces de quiétude, dans lesquels l’Homme ne s’immiscera pas », raconte Adélaïde Fiche, de Folk paysages, qui accompagne les Rheusois dans l’appropriation du quartier (jardin du Passe-temps, jardins familiaux, verger). Les saisons s’y exprimeront. Alors en hiver, par endroit, vous chausserez vos bottes pour vous y balader. Et en tout temps, pour ne pas déranger vos nouveaux voisins, vos amies les bêtes seront tenues en laisse.

Localisation du projet

67 Rue Danielle Mitterrand, 35650 Le Rheu, France

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